Abdoulaye Konaté obtient le titre de Docteur Honoris Causa à Cuba
L’artiste malien de renommée internationale Abdoulaye Konaté né en 1953 à Diré au Mali, a reçu le titre honorifique de Docteur Honoris Causa en Art de l’Institut Supérieur des Arts Plastiques de La Havane (ISA).
Figure majeure de la scène artistique contemporaine du Mali et du continent africain, Abdoulaye Konaté a eu l’immense honneur d’avoir une cérémonie lui étant entièrement dédié à Cuba pour la remise du titre prestigieux. La cérémonie qui faisait partie du programme officiel de la XIIIe Biennale de La Havane a été présidée par Kenelma Carvajal Pérez, Vice-Ministre de la Culture et Alexis Seijo García, Recteur de l’Institution. L’exceptionnel évènement s’est tenu dans l’Aula Magna du centre, en présence des plus hauts membres du corps diplomatique malien accrédité à Cuba. D’importants responsables, professeurs, conservateurs, artistes, critiques et journalistes qui composent le système artistique institutionnel cubain y étaient également conviés.
Avec cette haute distinction accordée à Abdoulaye Konaté l’Université des Arts de Cuba a voulu souligner l’ensemble de la carrière, mais aussi l’engagement de l’artiste plasticien pour le développement des arts sur le continent africain. Engagement qui s’illustre notamment par son statut de fondateur du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté, au Mali. L’Université cubaine a également pu célébrer par le biais de ce titre honorifique la relation amicale privilégiée quel entretien avec l’artiste depuis de nombreuses années.
Après sa formation en arts plastiques à l’Institut National des Arts de son pays natal, Abdoulaye Konaté a étudié de la fin des années 70 au début des années 80 sa spécialisation en arts visuels dans les classes du très réputé Institut Supérieur des Arts Plastiques de La Havane (ancienne École nationale des Arts fondée par Fidel Castro, devenue Université des Arts).
C’est pourquoi, après avoir reçu son doctorat honoris causa, Abdoulaye Konaté a remercié l’université de lui avoir fourni les moyens intellectuels et matériels dont il avait besoin pour se former. L’artiste a alors cité comme témoins de ce partage de connaissance et d’expérience les artistes cubains Antonio Vidal, Nelson Domínguez, Maria Magdalena Campos Pons, ainsi que le commissaire d’exposition José (Pepe) Fernández.
Pour Abdoulaye Konaté, il était essentiel d’écouter les enseignements du grand peintre cubain Wifredo Lam (1902-1982), qui a su lui inculquer tout ce dont il avait besoin pour développer son art en Afrique. Un continent qui continue d’alimenter les narratives et les réflexions de ses oeuvres, et dont les problématiques font l’objet de ses grandes préoccupations ( le virus du sida, la guerre, le droit humain, la mondialisation, les dégâts écologiques,…).
A Cuba, où il a étudié, il reconnaît aussi avoir appris le meilleur usage du silence et du regard profond face à une œuvre d’art, ainsi que la nécessité de donner une plus grande valeur à l’intégrité morale, la tolérance et au respect de l’autre. Dans son discours de remerciement, il a exprimé sa conscience que la culture est l’ADN des peuples et que l’abandonner impliquerait de se mettre au service des autres. C’est pourquoi il a appelé à un soutien constant du gouvernement au développement culturel, en remerciant une fois de plus l’ile de Cuba pour la formation de tant d’intellectuels africains et pour avoir contribué à la libération finale de plusieurs peuples africains, avant de conclure : « L’Afrique peut et doit aider Cuba ».
Abdoulaye Konaté a reçu avec son titre de Docteur Honoris Causa une œuvre de l’éminent artiste peintre cubain Santiago Rodríguez Olazabal. De nombreux éloges à son travail et à sa personne ont également été adressés au professeur respecté de la Faculté des Arts et Lettres de l’Université de La Havane, le Dr Lázara Menéndez.
Enfin, pour clore l’acte solennel, l’artiste néerlandais Torvvard Jorgensen, invité aux exercices créatifs du programme pédagogique Indagar lo propio (organisé actuellement dans le cadre de la XIIIe Biennale de La Havane par l’Université des Arts) a interprété une de ses brillantes performances sonores avec son thérémine, un instrument qui utilise l’électromagnétisme du corps humain pour émettre de la musique.